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Cette fausse information de l’arrestation du pape François illustre bien la manière dont la bulle en ligne de QAnon peut s’autopersuader d’à peu près tout.
ParAdrien Sénécat
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Un événement à même de bouleverser le monde entier aurait eu lieu dans le plus grand secret au cours du week-end écoulé, et seule une poignée d’élus en auraient connaissance. C’est en tout cas ce que prétendent plusieurs personnalités et sites Internet proches de la mouvance QAnon, qui est convaincue que le président américain sortant, Donald Trump, lutte en secret contre un gigantesque complot pédocriminel.
A les croire, le pape François aurait été arrêté au Vatican, dans le cadre d’une vaste affaire de «trafic d’enfants et d’êtres humains». Cette allégation infondée est emblématique du fonctionnement de cette bulle en ligne où la moindre rumeur peut passer pour une révélation explosive, avant de retomber comme un soufflet.
Lire notre dossier : Article réservé à nos abonnés QAnon: aux racines de la théorie conspirationniste qui contamine l’Amérique
Ce que dit la rumeur
«Black-outau Vatican: le pape François a été arrêté et fait l’objet de 80chefs d’accusation dont trafic d’enfants et d’êtres humains.» C’est sous ce gros titre que plusieurs sites anglophones et francophones, comme qactus.fr, conservativebeaver.com ou profidecatholica.com, ont prétendu révéler l’arrestation du pape François dans la nuit du samedi9 au dimanche 10janvier. Plusieurs personnalités coutumières des théories conspirationnistes, comme l’avocat L. Lin Wood (dont les profils sur les réseaux sociaux Twitter et Parler ont été désactivés depuis), s’en sont également fait l’écho.
D’après ce récit, le pape ferait l’objet de multiples chefs d’accusation: «possession de p*rnographie infantile, trafic d’êtres humains, inceste, possession d’attirail de drogue et fraude». C’est le «bureau du procureur national italien» qui aurait ordonné les arrestations, mais le pape François serait désormais «détenu dans une prison inconnue, interrogé par des agents fédéraux travaillant pour l’Etat italien et Interpol», en attendant d’être interrogé par le «FBI».
Aucune source ne vient étayer ce récit, hormis une observation: un black-out se serait produit durant la nuit du 9 au 10janvier, date de cette supposée arrestation du pape, à en croire les images d’une webcam à proximité.
POURQUOI ELLE NE REPOSE SUR AUCUN FAIT
Bien que décousue, la rumeur a prospéré dans un premier temps en l’absence d’intervention du pape François. Mais le chef de l’Eglise catholique s’est adressé dès le 10janvier à midi à la foule sur la place Saint-Pierre, au Vatican, comme il le fait habituellement (une intervention visible sur cette vidéo de la chaîne catholique KTO).
Cette apparition publique démontait d’emblée la théorie de sa supposée arrestation au cours de la soirée précédente. Pourtant, la majorité des publications affirmant que le pape aurait été arrêté sont restées en ligne.
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C’est peut-être le signe qu’au fond ce n’est pas la véracité des accusations qui intéresse ceux qui les diffusent et les partagent, mais plutôt le sentiment de s’inscrire dans une croisade «du bien contre le mal», à savoir de militants convaincus de leur cause face à un «système» qui serait frauduleux. C’est ce type de logique qui a abouti à l’invasion du Capitole, mercredi 6janvier, par des partisans de Donald Trump.
D’ailleurs, des rumeurs similaires circulent dans les mêmes cercles depuis au moins 2014, prétendant chaque fois que le souverain pontife aurait été arrêté dans de vastes affaires de pédocriminalité.
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Adrien Sénécat
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